Tech & Innovation Radar — Issue #110
Parce que les idées peuvent venir de partout, une fenêtre ouverte sur les nouvelles technologies et la recherche pour booster votre créativité
Si cette newsletter vous plaît, n’hésitez pas à la partager autour de vous et à me faire part de vos bonnes idées !
Bonne journée
Cette semaine
- Prédire l’efficacité des vaccins sur #Omicron grâce à #AlphaFold : done ! L’ #IA bouleversera la recherche en santé !
- Des #hackers bloquent une prison et notamment le verrouillage automatique des portes. Plus “éthique” que de s’attaquer aux hôpitaux… ?
- Gros coup de filet sur #REvil, #Hackers à l’origine de nombreuses attaques par #ransomware, réalisé par la Russie à la demande des … US
- Des tornades #quantiques dans les sous-marins … belle exemple de (future) application de ces avancées en #physique fondamentale
- THE event de ce début d’année : le lancement de James Webb ! Le #telescope ultime qui va nous faire remonter le temps !
- Lancement réalisé avec une précision chirurgicale par #Ariane5 ! permettant au passage de doubler l’espérance de vie du télescope
Artificial Intelligence
This AI Software Nearly Predicted Omicron’s Tricky Structure — www.wired.com
AlphaFold de DeepMind a presque réussi à déterminer la forme de la protéine spike d’Omicron.
L’algorithme de DeepMind, AlphaFold, qui peut prendre la séquence d’ADN d’une protéine et en prédire la forme avec une précision remarquable, commence à remodeler la recherche biologique. Tom Simonite, de Wired, explique en détail comment Colby Ford, chercheur en génomique computationnelle à l’université de Caroline du Nord, a utilisé AlphaFold et un autre algorithme gratuit de prédiction de la structure des protéines créé par des scientifiques de l’université de Washington, RoseTTAFold, pour prédire la structure de la protéine spike mutée d’Omicron.
Grâce au logiciel d’IA, Ford a pu devancer les scientifiques qui utilisaient des méthodes expérimentales traditionnelles, comme de puissants microscopes électroniques, pour vérifier sa structure réelle. À partir des prédictions, Ford a pu affirmer, plusieurs semaines avant que les biologistes expérimentaux ne vérifient largement ses prédictions, que les anticorps existants, créés soit par une infection naturelle, soit par la vaccination, seraient probablement encore efficaces contre Omicron.
Comme l’écrit Simonite, il est peu probable que les prédictions basées sur l’IA remplacent complètement le besoin de résultats vérifiés expérimentalement. Mais les algorithmes de l’IA ont déjà transformé la façon dont les scientifiques étudient les structures des protéines, en aidant à guider les expériences qu’ils réalisent. De plus, comme le montrent les prédictions de Ford pour Omicron, les logiciels d’IA pourraient être d’une valeur inestimable pour éclairer les décisions en matière de politique et de soins de santé dans les semaines — ou parfois les mois ou les années — qui précèdent la disponibilité des données expérimentales.
Cybersecurity & Cyberattack
Ransomware attack locks down US prison — techxplore.com
Une attaque par ransomware a bloqué une prison américaine, mettant hors service les caméras de sécurité et laissant les détenus confinés dans leurs cellules, selon des documents judiciaires.
La semaine dernière, des cyberattaquants ont piraté le système informatique qui contrôle les serveurs et l’accès à Internet de la prison du comté de Bernalillo, au Nouveau-Mexique.
Pendant une courte période, le système de portes automatiques de la prison a été mis hors service, ce qui signifie que le personnel du Metropolitan Detention Center (MDC) a dû déverrouiller manuellement chaque cellule lorsque les détenus avaient besoin de sortir pour faire de l’exercice ou se détendre.
La prison n’était qu’un des établissements touchés par la cyberattaque, qui a également touché de nombreux services dans le comté de Bernalillo, le plus peuplé du Nouveau-Mexique.
Les attaques par rançongiciels, qui consistent pour un pirate à récupérer les données de la victime ou à prendre le contrôle d’un système informatique jusqu’à ce qu’une rançon soit payée, sont de plus en plus fréquentes, car de plus en plus d’activités officielles et commerciales sont menées en ligne.
L’année dernière, les États-Unis ont offert une récompense de 10 millions de dollars pour aider à retrouver les chefs du gang “Darkside”, une organisation basée en Russie que Washington tient pour responsable d’une attaque qui a entraîné la fermeture de l’un des plus grands oléoducs du pays.
Plus d’un demi-milliard de dollars de paiements liés à des rançongiciels ont été signalés aux autorités américaines au cours du seul premier semestre 2021, mais on pense que le coût réel est considérablement plus élevé.
Russia Arrests REvil Ransomware Gang Responsible for High-Profile Cyber Attacks — thehackernews.com
Dans un opération sans précédent, le Service fédéral de sécurité (FSB) de Russie, la principale agence de sécurité du pays, a révélé vendredi avoir arrêté plusieurs membres appartenant au célèbre gang de ransomware REvil et neutralisé ses opérations.
Lors de cette opération surprise, menée à la demande des autorités américaines, les forces de l’ordre ont effectué des descentes à 25 adresses dans les villes de Moscou, Saint-Pétersbourg, Moscou, Leningrad et Lipetsk, qui appartenaient à 14 membres présumés du syndicat de la cybercriminalité.
REvil, l’une des équipes de ransomware les plus actives l’année dernière, a été responsable d’attaques très médiatisées contre JBS et Kaseya, parmi une série d’autres. Le gouvernement américain a déclaré à Reuters que l’un des individus arrêtés était également à l’origine de l’attaque par ransomware contre Colonial Pipeline en mai 2021, confirmant une fois de plus les liens de REvil avec un second collectif appelé DarkSide.
Le groupe a officiellement fermé boutique en octobre 2021 après que les États-Unis soient intervenus pour mettre hors ligne son réseau de serveurs du dark web. Le mois suivant, les autorités chargées de l’application de la loi ont annoncé l’arrestation de sept personnes pour leur rôle en tant qu’affiliés de la famille de ransomware REvil, alors même que les États-Unis ont inculpé un citoyen ukrainien de 22 ans lié à la bande de ransomware pour avoir orchestré l’attaque de ransomware Kaseya.
Reste à savoir quel sera l’impact de ces arrestations sur l’écosystème plus large des ransomwares, qui a continué à prospérer malgré un certain nombre d’actions répressives, en partie grâce à la volonté de la Russie de fermer les yeux lorsqu’il s’agit d’héberger des cybercriminels dans le pays, permettant ainsi aux mauvais acteurs d’opérer en toute impunité.
Quantum Technologies
Physicists Spin Up Quantum Tornadoes — spectrum.ieee.org
En se réduisant au niveau des atomes, on entre dans le monde quantique, si étrange que même un physicien en reste parfois bouche bée. Accrochez ce petit monde à notre grand monde classique, et un chat peut être à la fois vivant et mort (en quelque sorte).
Une nouvelle étude vient d’être publiée sur un gaz quantique, appelé condensat de Bose-Einstein, que des scientifiques du Massachusetts Institute of Technology ont d’abord étiré en une tige mince, puis fait tourner jusqu’à ce qu’elle se brise. Il en est résulté une série de tourbillons filles, chacun étant un mini-modèle de la forme mère.
Les nuages quantiques en rotation, qui sont en fait des tornades quantiques, rappellent des phénomènes observés dans le monde classique à grande échelle qui nous sont familiers. On peut citer par exemple les nuages dits de Kelvin-Helmholtz, qui ressemblent à des images de dessins animés de vagues sur l’océan qui se répètent périodiquement et sont dentelées.
C’est très joli, dites-vous, mais il ne peut y avoir d’application pratique. Bien sûr que si, l’univers est quantique. Les recherches menées au MIT sont financées par la DARPA (Defense Research Advanced Project Agency), qui espère utiliser un anneau de tornades quantiques comme capteurs de rotation fabuleusement sensibles.
Aujourd’hui, si vous êtes un sous-marin qui gît sous la mer, dans le plus grand secret, vous pouvez utiliser un gyroscope à fibre optique pour détecter un léger mouvement de rotation. La lumière voyage dans un sens et dans l’autre dans la fibre, et si l’ensemble tourne, vous devriez obtenir un motif d’interférence. Mais si vous utilisez des atomes plutôt que de la lumière, vous devriez être en mesure de mieux faire le travail, car les atomes sont beaucoup plus lents. Un tel capteur de tornade quantique pourrait également mesurer de légers changements dans la rotation de la terre, peut-être pour voir comment le noyau de la terre influence les choses.
Science & Space
Why is the James Webb Space Telescope such a big deal? — cosmosmagazine.com
L’aspect le plus passionnant du télescope spatial James Webb (JWST) est sa promesse de révolutionner l’astronomie infrarouge. Grâce à son miroir massif et à sa capacité à voir la lumière dans la partie infrarouge du spectre, il pourra remonter des milliards d’années en arrière pour capter la faible lumière décalée vers le rouge du tout début de l’univers.
Il pourra observer les premières étoiles et galaxies scintiller, sonder les processus mystérieux qui ont sorti l’univers de son âge sombre et nous ont propulsés dans l’ère de la lumière.
Depuis des décennies, les astronomes se posent des questions brûlantes sur les débuts de l’univers. Par exemple, à quoi ressemblaient ces premières étoiles ? Comment le magnétisme et la turbulence ont-ils joué un rôle dans le déclenchement de la naissance des premières étoiles ? Comment les trous noirs se sont-ils formés, ont-ils commencé à croître et à devenir le cœur des galaxies ?
Le JWST a été délibérément conçu pour répondre à ces questions et à bien d’autres encore.
Le tout premier chapitre de l’histoire de l’univers était jusqu’à présent difficile à étudier car la seule façon de l’appréhender est la lumière. Au fur et à mesure de l’expansion de l’univers, la lumière de ces premières étoiles a été étirée lors de son voyage vers nous, passant des ondes plus énergétiques de l’ultraviolet ou de la lumière visible à l’extrémité rouge du spectre électromagnétique.
Malheureusement pour nous, cette lumière infrarouge est synonyme de chaleur, et nous en avons beaucoup sur Terre, noyant les signaux plus faibles des galaxies très, très lointaines.
Mais en lançant un énorme télescope sensible à l’infrarouge dans les étendues glacées de l’espace, nous pouvons capturer les scintillements de ces anciennes étoiles.
Le télescope spatial Hubble est en orbite autour de la planète depuis plus de 30 ans, mais comme il n’est pas optimisé pour étudier l’univers dans l’infrarouge, il n’a pas pu répondre à toutes les questions auxquelles le JWST s’attaquera.
All hail the Ariane 5 rocket, which doubled the Webb telescope’s lifetime — arstechnica.com
Le week-end dernier, deux excellentes nouvelles concernant le télescope spatial James Webb ont été annoncées. La première a été largement diffusée : après un processus complexe de deux semaines, le télescope a terminé son déploiement sans aucune difficulté. Les prochaines étapes vers les opérations scientifiques sont plus conventionnelles.
L’autre nouvelle, moins médiatisée mais néanmoins importante, est apparue lors d’une conférence de presse samedi. Mike Menzel, ingénieur des systèmes de mission de la NASA pour le télescope Webb, a déclaré que l’agence avait terminé son analyse de la quantité de carburant “supplémentaire” restant à bord du télescope. En gros, a déclaré M. Menzel, le télescope a assez de propergol à bord pour 20 ans de vie.
Ce chiffre est deux fois plus élevé que l’estimation prudente de la durée de vie du télescope, qui était d’une décennie avant le lancement, et il est dû en grande partie aux performances de la fusée européenne Ariane 5 qui a lancé le télescope sur une trajectoire précise le jour de Noël.
Le supplément de propergol est en grande partie dû à la précision du lancement de la fusée Ariane 5 d’Arianespace, qui a dépassé les exigences nécessaires pour mettre Webb sur la bonne trajectoire.
La précision de la trajectoire de lancement a eu un autre résultat : le timing du déploiement des panneaux solaires.
NASA Says Webb’s Excess Fuel Likely to Extend its Lifetime Expectations — James Webb Space Telescope
